Depuis 2019, la Guilde des vidéastes a pour mission de défendre, protéger et accompagner les créateurs et les créatrices de vidéos diffusées en ligne.
Aujourd’hui, notre permanence juridique permet à n’importe quel·le adhérent·e de solliciter un accompagnement personnalisé pour répondre à une multitude de besoins (informations légales et administratives, problématiques de harcèlement, etc.). Trouver les bons interlocuteurs et interlocutrices dans des situations complexes et propres au milieu du web est encore un parcours semé d’embûches : c’est pour répondre à cette nécessité que nous nous sommes rassemblé·es et structuré·es.
Cette mission s’étend naturellement à la problématique des violences (racistes, sexistes, de classes, etc.) perpétrées dans nos milieux professionnels.
Comme dans le reste de la société, notre secteur d’activité n’est pas exempt de ces abus qui s’accompagnent souvent de violences économiques. Ces situations nous alertent.
Notre organisation a un rôle éthique et professionnel dans la sensibilisation, la prise en charge et la prévention de ces violences. Cela relève d’une obligation légale en tant qu’association employeuse du secteur audiovisuel mais aussi de la responsabilité collective et individuelle.
Elle soutient par exemple l’initiative du CNC qui depuis 2021 a rendu obligatoire la formation et la sensibilisation à ces sujets de l’ensemble des responsables de sociétés de production audiovisuelle financées par ses aides.
https://www.cnc.fr/professionnels/actualites/le-cnc-lance-la-formation-prevenir-et-agir-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles_1335346
Le 23 juin, l’enquête de Mediapart “Star de YouTube, Léo Grasset est mis en cause par plusieurs femmes” a renforcé notre conviction de la pertinence de cette démarche. C’est dans cette continuité que nous souhaitons aller au-delà des besoins déjà identifiés notamment par la mise en place de protocoles d’accompagnement :
· un protocole à destination des personnes victimes de violence au sein de la profession, pour que celles-ci puissent dénoncer les violences dont elles ont fait l’objet et être redirigées vers des professionnel·les
· un protocole à destination des personnes autrices de violence pour qu’elles prennent conscience de leurs agissements, qu’elles en endossent la responsabilité afin d’éviter toute récidive
De trop nombreuses affaires ont malheureusement prouvé ces dernières années que les retombées médiatiques, sociales et économiques après dénonciation et visibilisation sont majeures pour les personnes victimes de violences.
Prendre la parole est toujours un acte de courage. Accompagner celles et ceux qui ont l’énergie, l’espace et le soutien nécessaire pour le faire est primordial.
Cette prise de parole peut entraîner de nombreuses conséquences et répercussions, notamment une précarisation économique. Il est courant que les personnes qui la portent perdent des ressources financières, notamment par la défection de sponsors et la baisse de propositions professionnelles.
La Guilde des vidéastes appelle les observateur·ices et internautes à respecter les personnes impliquées dans les histoires de violences et les enjoint à éviter de perpétuer des comportements de harcèlement. L’escalade médiatique entraînée par la prise à partie, la menace des protagonistes et de leurs proches, la propagation de rumeurs etc. n’est profitable à personne.
Notre organisation professionnelle continue à se tenir plus que jamais aux côtés des personnes en souffrance. C’est pourquoi notre association met des ressources et soutiens juridiques et psychologiques à disposition des créatrices et créateurs, personnes victimes ou personnes autrices de violences.
Contact : [email protected]
Toutes les infos sur https://guildedesvideastes.org/permanence/